Duo Dear Mademoiselle

Duo Dear Mademoiselle

Duo ‘’Dear Mademoiselle’’ en hommage à la célèbre pédagogue Nadia Boulanger, avec la violoncelliste Astrig Siranossian et le pianiste Nathanaël Gouin.
Nathanaël Gouin figure parmi les jeunes pianistes les plus prometteurs de sa génération. Soliste et chambriste recherché, il se produit en Europe, en Asie ou encore aux Etats-Unis. Invité à donner des concerts dans le cadre de festivals tels que les Folles Journées de Nantes ou le Festival de la Roque d’Anthéron, ou dans des salles telles que le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles ou la Cité de la Musique à Paris, il joue aussi bien avec orchestre qu’en récital. Les Amis d’Alain Marinaro connaissent bien son talent lumineux, car il a obtenu en 2010 le grand prix Alain Marinaro au concours international de piano à Collioure et qu’il a animé plusieurs concerts dans notre Département.

Nathanael Gouin. Paris, mai 2013. Photo Caroline Doutre

Enfant surdouée, adolescente comblée de diplômes et de prix, jeune adulte recherchée pour son jeu subtil et profond et sa grande virtuosité, Astrig Ssiranossian a déjà fréquenté des scènes prestigieuses comme la Philharmonie de Paris, le Musikverein de Vienne, le KKL de Lucerne, le Casino de Bâle, l’Opéra de Dijon, le Flagey de Bruxelles, le Théâtre Colon de Buenos Aires et le Kennedy Center de Washington.

Guillaume Vincent, pianiste de talent

Guillaume Vincent, pianiste de talent

Guillaume Vincent au pianoUn Pianiste de talent, des œuvres délicates

Encore un superbe moment musical grâce au talent sûr et convaincant du pianiste Guillaume Vincent.

Qualité, virtuosité, talent, demeurent à l’affiche des concerts offerts par les Amis d’Alain Marinaro. Leur public averti, fidèle, sensible à ces puissantes vertus, ne s’y trompe pas. Le dimanche 19 février à Banyuls-sur-Mer, avec Guillaume Vincent, le très haut niveau était au piano. Troisième prix du concours Marguerite Long, prix de l’orchestre national de France, Révélation classique de l’Adami, Révélation soliste instrumental aux Victoires de la Musique classique ne sont qu’un modeste échantillon de tous les prix qu’il a raflés. Très longue aussi la liste de ses partenaires en musique de chambre.

De superbes découvertes

Son programme aussi était exceptionnel : des ballades composées par Brahms et Liszt en hommage à Chopin depuis peu décédé. Nous eûmes ainsi successivement quatre ballades opus 10 de Brahms, écho aux quatre ballades du compositeur polonais. Œuvres de jeunesse de Brahms, inspirées de légendes et marquées par une très grande liberté, ces pièces se développent avec finesse et contrastes. Tristesse et douce joie s’y jouent délicatement.
Avec Liszt c’est la très grande virtuosité et sa profonde inspiration mystique qui l’emportent. Après les deux ballades, truffées d’embûches et de défis, les premières phrases de la Polonaise évoquent irrésistiblement Chopin avant que se déploie l’emportement propre au maître, offrant à l’interprète l’occasion de montrer la puissance de son talent.
Guillaume Vincent délivre ces œuvres avec une générosité contenue, entièrement concentré sur son jeu, ses longs doigts semblant plus effleurer les touches que les frapper. Tant par le choix des pièces que par la maîtrise de l’interprète, ce fut un excellent moment musical.
Yvette Lucas

Un concert dans la pure tradition de Noël

Un concert dans la pure tradition de Noël

Dès l’Avent on a fêté Noël à Banyuls, avec deux musiciennes de talent : Ulrike Van Cotthem, soprano et Martine Flaissier, harpiste.

Le début décembre est la période de l’Avent, qui se termine le 24 décembre. Chanter Noël durant cette période est coutumier. Le concert « En attendant Noël » a donc eu lieu, le 11 décembre à Banyuls-sur-Mer, en l’église de la Rectorie.

Dans le chœur de ce lieu sacré étaient réunies deux artistes inspirées : la soprano Ulrike Van Cotthem et la harpiste Martine Flaissier. Formée dan son pays, l’Allemagne et à Strasbourg, Ulrike Van Cotthem est depuis janvier 2015 artiste en résidence au Théâtre du Minotaure à Béziers. Installée à Narbonne, Martine Flaissier se produit sur les  scènes européennes et visite souvent les festivals de notre  région, Festival du Vigan, Eté 66 à Perpignan, festival Un livre à la mer à Collioure…

En première partie, Ulrike, accompagnée par les sons vibrants et mélodieux de la harpe qui se substituait au piano, a imposé son chant dans des airs de Gasparini (utilisé par Vivaldi dans son opéra Tamerlano) et de Haendel (extraits des opéras Rinaldo et Xerxès). Deux Ave Maria venaient ensuite, celui de Schubert et celui de Vladimir Vavilov (1925-1973) dit de Cacini, appellation donnée par son auteur suivant une tradition qui consiste à attribuer à un autre compositeur une œuvre qu’on a créée soi-même. Deux solos de harpe : La source de Hasselmans, un morceau pur et cristallin, et la Sérénade espagnole n°4 de Joaquin Malats avaient permis d’apprécier le talent de la harpiste et la beauté sonore de son instrument.

La cantatrice ouvrait avec Le sommeil de l’enfant Jésus d’Henri Büsser la seconde partie, En attendant Noël, dédiée aux œuvres traditionnelles de ce temps : Minuit chrétiens, Trois anges sont venus ce soir, Douce nuit, d’autres encore, qu’elle invitait le public à chanter avec elle. Un moment de qualité grâce au talent des deux musiciennes qui ajoutaient à leurs interprétations musicales un agréable dialogue avec le public, faisant de ce concert une soirée intime quasi-familiale.

Y.L.

Cocasseries musicales – Sur des airs d’opérette, le quatuor Ariane compose un concert – cabaret joliment troussé.

Elles sont trois, il est seul. Avec elles et en belle harmonie. Agathe Trebucq, soprano, Flore Fruchart, mezzo-soprano, Elsa Pelaquier, soprano composent avec le pianiste David Berdery le quatuor Ariane.

Qui compose une scène de cabaret fort aguichante – L’oiseau de paradis » – sur des airs célèbres et aguicheurs. Qu’on en juge Offenbach (La Périchole), Lecocq (la fille de Madame Angot), Messager, Maurice Yvain, Christiné. Et aussi Honegger (Ah, ce « duo du travesti », bien dans l’air de notre temps), Chabrier, Reynaldo Hahn. Des airs célèbres s’il en fut, que nous avons en tête de bien des manières. Des airs gais et enlevés où ces dames ne ménagent pas et brocardent à l’envi les hommes dont elles savent faire leurs proies. C’est drôle, enlevé, mouvant à souhait et richement soutenu par le pianiste qui à l’occasion sait aussi faire son numéro.

Les quatre artistes ne sont pas des amateurs, elles, il, ont tous une solide formation musicale, parfois encore en cours de perfectionnement. Elles, il, ont un itinéraire déjà solidement confirmé et de belles réalisations en perspective. A Saint-Laurent-de la Salanque comme à Banyuls-sur-mer ils ont enchanté le public, ravi de cette escale burlesque fort bien menée.

Y.L.

Olof Hansen, le talent n’attend pas…

Olof Hansen, le talent n’attend pas…

Le talent n’attend pas…       

L’avant-dernier concert d’Amusikenvignes a révélé un pianiste au talent convaincant, Olof Hansen.

Avant d’entrer au CNSMD à Paris Olof Hansen s’est formé chez nous. Il a donné au Mas Reig à Banyuls-sur-Mer, sous un ciel idéalement bleu et devant une nombreuse assistance nombreuse, un concert qui a fait vibrer toutes nos cordes sensibles. Commentant lui-même les œuvres qu’il interprète et prouvant ainsi son érudition, Olof Hansen a débuté par la sonate K 184 en fa mineur de Domenico Scarlatti, un compositeur qui, à ses yeux, annonce déjà le romantisme. La sonate n° 3 op.14 de Robert Schumann, « Concert sans orchestre », plusieurs fois remaniée par l’auteur, ce qui permet une grande liberté à l’artiste, l’inspire profondément. Vigoureuse, assurée, véloce quand il convient, faite de riches variations, telle est la figure qu’il nous en donne en usant de tout son talent. Franz Liszt « celui qui connaissait le mieux le piano » a ouvert les portes au piano moderne. En jouant son « Etude d’exécution transcendante n° 8 Wilde Jagd » le pianiste a conquis définitivement le public et fait preuve de sa grande maîtrise, alliage de qualité technique et de générosité. Deux bis, un Nocturne,ouverture du ballet Sylphide, de Chopin et la 3e Novelette de Francis Poulenc ont parachevé cette très belle réussite.

Y.L.

 

Soirée faste au square Caloni : un fabuleux récital du pianiste Philippe Cassard

Soirée faste au square Caloni : un fabuleux récital du pianiste Philippe Cassard

Philippe Cassard au Caloni

« Fabuleux » selon les mots du maître Eric Heidsieck, présent ce soir là au square Caloni avec tout le public venu entendre Philippe Cassard pour le récital de clôture de la fête du piano de Collioure. Un soir exceptionnellement velouté, un ciel pur, le balancement des bateaux se faisant discret et le clocher de Collioure en vigie protégeant les nombreux promeneurs qui se pressaient au long de la digue pour profiter eux aussi du concert. Magnifique point d’orgue à la fête du piano qui se déroulait depuis plusieurs jours près des murailles du majestueux Château Royal.

Bien connu pour ses chroniques du samedi matin à France musique, reprises en d’autres villes pour d’autres occasions comme à Toulouse où il est régulièrement invité, Philippe Cassard est un pianiste remarquable qui a donné à Collioure où il faisait partie du jury du concours international de piano Alain Marinaro, un concert éblouissant. A la fois commentateur et interprète des œuvres qu’il présentait il en redoublait la saveur et en faisait sentir toute la richesse. D’entrée de jeu il est de plain-pied avec le public, expliquant qu’il avait l’intention de présenter une soirée intégralement dédiée à Schubert mais qu’une première partie accordée au lieu et au moment s’impose. On s’embarquait donc, dans la douceur des effluves marines, pour un Nocturne de Gabriel Fauré, une Barcarolle de Chopin et le célèbre Clair de lune de Claude Debussy, dûment présentés par le pianiste lui-même. Dès la première pièce, le Nocturne de Fauré, la beauté du jeu s’impose. La barcarolle de Chopin, non moins inspirée, bénéficie d’une présentation par l’interprète : une déambulation à Venise, ornée  d’une cantilène de gondolier dont le compositeur se dégage très vite pour un moment suspendu qui précède la « fausse apothéose » du final. Plus diserte encore, l’évocation d’un Claude Debussy emporté par son amour pour Emma Barsac, qui lui inspire l’Isle joyeuse, et reprend alors une pièce esquissée quelque temps auparavant en écho, sans doute, au poème éponyme de Verlaine. Philippe Cassard se fait poète lui-même pour évoquer  le Clair de lune avant de nous le livrer dans sa pure beauté sous un ciel rose et bleu qui s’accorde à merveille avec cette délicate première partie.

Après l’entracte ce fut le morceau de bravoure : la sonate n° 20 en la majeur de Schubert, une pièce qui dure quarante minutes et fait partie des trois célèbres sonates écrites par Schubert peu avant sa mort. L’œuvre est en quatre mouvements : allegro, andantino, allegro vivace, allegretto. La référence à Beethoven que Schubert admirait y est explicite ; Philippe Cassard parle même de fascination. Concernant l’œuvre elle-même et les circonstances de sa composition, il en analyse chaque mouvement. L’andantino est la partie la plus souvent jouée et commentée : faite elle-même de quatre parties elle évolue vers un moment très sombre inspiré du mythe du marcheur solitaire, référence romantique où la disparition, la perte, l’oubli, sont sources d’invention musicale, violence et sérénité tout à la fois. Mais au final de la pièce la joie reprend ses droits. Philippe Cassard triomphe sans difficulté apparente (ainsi s’affirment les maîtres) de cette œuvre magnifique, longuement travaillée et mûrie, et de toute évidence source pour lui d’un grand bonheur d’interprétation. Après ce triomphe longuement ovationné ce fut en bis un Impromptu de Schubert, délicate attention finale.

Yvette Lucas