Un Pianiste de talent, des œuvres délicates
Encore un superbe moment musical grâce au talent sûr et convaincant du pianiste Guillaume Vincent.
Qualité, virtuosité, talent, demeurent à l’affiche des concerts offerts par les Amis d’Alain Marinaro. Leur public averti, fidèle, sensible à ces puissantes vertus, ne s’y trompe pas. Le dimanche 19 février à Banyuls-sur-Mer, avec Guillaume Vincent, le très haut niveau était au piano. Troisième prix du concours Marguerite Long, prix de l’orchestre national de France, Révélation classique de l’Adami, Révélation soliste instrumental aux Victoires de la Musique classique ne sont qu’un modeste échantillon de tous les prix qu’il a raflés. Très longue aussi la liste de ses partenaires en musique de chambre.
De superbes découvertes
Son programme aussi était exceptionnel : des ballades composées par Brahms et Liszt en hommage à Chopin depuis peu décédé. Nous eûmes ainsi successivement quatre ballades opus 10 de Brahms, écho aux quatre ballades du compositeur polonais. Œuvres de jeunesse de Brahms, inspirées de légendes et marquées par une très grande liberté, ces pièces se développent avec finesse et contrastes. Tristesse et douce joie s’y jouent délicatement.
Avec Liszt c’est la très grande virtuosité et sa profonde inspiration mystique qui l’emportent. Après les deux ballades, truffées d’embûches et de défis, les premières phrases de la Polonaise évoquent irrésistiblement Chopin avant que se déploie l’emportement propre au maître, offrant à l’interprète l’occasion de montrer la puissance de son talent.
Guillaume Vincent délivre ces œuvres avec une générosité contenue, entièrement concentré sur son jeu, ses longs doigts semblant plus effleurer les touches que les frapper. Tant par le choix des pièces que par la maîtrise de l’interprète, ce fut un excellent moment musical.
Yvette Lucas